les petits humains

Les désillusions

Album : Quand viendront les jours

J’ai couru aux quatre coins du monde,
J’ai visité les plus lointaines contrées,
J’ai vérifié que la Terre est bien ronde,
Le point de départ étant l’arrivée.

J’ai connu bien des gens, tu t’en doutes,
J’ai pu parler avec eux, tu sais,
Dès que l’un d’entre eux croisait ma route,
On se mettait à discuter.

J’ai vogué sur toutes les mers du globe,
J’ai escaladé les bosses et les monts,
Je me suis joué de tous les xénophobes
En m’intégrant à chaque population

Et lors de ces quelques entretiens
Que j’ai eu avec chaque personne,
J’entendais revenir comme un refrain
Dans la bouche de ces hommes :

On nous oblige à mener des guerres
Dont on a perdu les vraies raisons,
On n’a pas le choix de toute manière,
Même si pleuvent les désillusions…

J’ai quadrillé les deux hémisphères
En long, en large, en rond et en carré,
A pied, à vélo, en montgolfière,
Chaque étape donnant lieu à parler ;

Ca n’a pas été facile, tu penses,
J’ai bien-sûr pleuré deux ou trois fois,
J’ai souvent gardé comme un goût rance
De ces multiples débats

J’ai roulé ma bosse aux antipodes,
De Malibu jusqu’au bout de Lima
Je suis resté humides à toutes les modes :
L’effort de France et la danse à Java

Mais mes yeux ont été chagrinés
Par tout ce qu’entendaient mes oreilles
Car même si tous ces gens dormaient,
Ils parlaient dans leur sommeil :

On nous oblige à mener des guerres
Dont on a perdu les vraies raisons,
On n’a pas le choix de toute manière,
Même si pleuvent les désillusions

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